LE
BRUIT DE LA MARÉE
Le
bruit de la marée résonne sur la digue
et de grands oiseaux blancs se mouillent aux embruns
que dispersent les vagues en frappant les rochers
qui cernent les assauts de ces pulsions marines
Oh mon océan de vagues et d'images
Tous mes chevaux blancs partis au galop
tous mes étalons, mes coursiers sauvages,
vont à l'abordage de tous mes bateaux
Je n'suis pas marin, je suis du rivage,
et c'est sur mes plages que viennent chanter
tous les déferlants des anciens voyages
ramenant du large les échos mouillés
En haut des falaises, quand la mer étale
s'offre à la caresse douce des voiliers
il y a des goélands aux ailes d'opale,
cerfs-volants vivants de mes jeux passés
|
De gris et de bleu, de
rose et de vert,
quand l'ocre du soir vient s'y reposer,
je me noie plus loin qu'aux yeux de mes femmes
et j'ai dans le ventre plus de cris noués
Alors je pénètre
dans ces cathédrales
que font les rochers creux du bord de l'eau
et ce sont des noces d'iode et de métal
quand les corps de nacre s'offrent aux couteaux
Et sur les brisants l'acier de ces lames
vient pour incruster l'empreinte de l'eau
Alors en écho de tous les naufrages
résonne en moi le bruit de la marée
Le
bruit de la marée...
|